La culture africaine est gorgée de mythes et de symboles, et la grossesse y est généralement considérée comme une bénédiction de(s) Dieu(x), une Bénédiction qui se mérite. De ce fait, la femme Bénie de(s) Dieu(x), a des attitudes, des restrictions et des interdits qui régiront sa vie jusqu’à l’arrivée de Bébé et parfois même après.
C’est ainsi que chez les Béti et plus précisément les Bulu, il est interdit à la femme enceinte de manger certaines espèces de poisson, de peur d’exposer l’enfant aux maladies les plus redoutables : éruption, convulsion, etc. Il en est de même de la viande d’une grande antilope saignante car elle provoquerait une hémorragie au moment des couches. Pas de viande de lièvre car celui-ci paraît toujours fatigué et endormi et l’enfant naîtrait avec le bec de lièvre. Par ailleurs, interdiction est faite pour deux femmes enceintes de demeurer dans une maison ou de s’asseoir sur un même banc. Interdiction pour la future mère de regarder la tête d’une panthère et pour le père de creuser une tombe durant la grossesse de sa femme, car l’enfant mourait dès la naissance……
Chez les Bulu, lorsqu’une femme accouche, on doit la protéger son bébé et elle, pendant un bon bout de temps pour l’amener à mieux récupérer ses forces, à mieux se refaire en la lavant avec de l’eau chaude et en mangeant sainement, c’est ce qu’on a appelé « e yabane jaé/e yaba dzèñ ».
La pratique « Jae/dzèñ »
La femme va généralement accoucher chez ses parents et c’est dans sa famille qu’elle passe son congé de maternité.