Nous sommes en 1986. La télévision camerounaise fait ses premiers pas. Sur le petit écran, un clip des Golden Sounds est très souvent diffusé. Le film met en scène des hommes : Guy Dooh, Ze Bella, Eyebe et Kojidie, quatre gendarmes en service à la garde présidentielle.
Sur un rythme cadencé qui rappelait les entraînements des militaires, les Golden Sounds égayent les téléspectateurs. Le groupe est très vite adopté par le public. Un auditoire attiré non seulement par son originalité, mais aussi par la variété des rythmes musicaux. Ils font à la fois du high-life, du makossa, du bikutsi et de la musique zoulou. Ils s’habillent en uniforme militaire, et exhibent des ventres bedonnants et des arrières-trains grossis par des chiffons. Tous ces éléments changent positivement l’image sévère que beaucoup ont du militaire à l’époque. Avec le titre Zangalewa, les Golden Sounds font un tabac. Et Claude Tchameni, le producteur de la maison Ebobolo Fia, leur versera un cachet de 30 millions de Fcfa.
Nouvelles Recettes
Monazang
De son vrai nom, Joseph Elle Mvouma est un Accordéoniste et chansonnier. Il est l’auteur de titres inspirés et se distingue par sa technique de chant et ses textes mélangeant humour et allégories érotiques. Titres célèbres : « Subaru », « Tse e nga lende », « E djom dja ba’ale », « Bewo’o bela », « Oba’ale nkanda ».
Yaoundé a des années durant, dansé au rythme de la guitare et de la voix de Messi Martin.
Né le 22 septembre 1946, Messi Martin est considéré comme le père du bikutsi moderne. En effet, dans les années 60, alors que cette musique jouée à l’aide des balafons est quelque peu en perte de vitesse, le guitariste a l’idée de reproduire le son du balafon à l’aide de la guitare électrique. Progressivement, il arrivera au sommet, deviendra un «titan». Le groupe qu’il crée dans la province du Nord ne s’appellera-t-il pas «Les Titans de Garoua» ? L’image de ce musicien exceptionnel restera toutefois gravée dans l’esprit de ceux qui l’ont connu.
C’est en 1986 que le public découvre les Têtes Brûlées sur les écrans de la toute nouvelle télévision nationale du Cameroun. Visages peints, coiffures étranges, habits déchirés et colorés : les cinq membres du groupe formé autour du trompettiste Jean-Marie Ahanda apportent un air de révolution déjantée dans le monde musical camerounais, alors dominé par le makossa.
Grâce au talent exceptionnel de leur jeune guitariste Théodore Epeme dit Zanzibar, les Têtes Brûlées dépoussièrent le bikutsi, une musique traditionnelle du Sud forestier. Le succès est immédiat au Cameroun, comme en Europe. Il est tel que la première tournée des Têtes Brûlées en France fait l’objet d’un film réalisé par Claire Denis, Man no run (1989), après la sortie d’un premier album Essinga. Mais tout change avec la disparition brutale de Zanzibar. Le public camerounais impute son décès à ses camarades et se détourne du groupe, raconte aujourd’hui Ahanda. « Les gens se sont soudain mis à détester ce qu’ils aimaient », dit-il.
Cahin-caha, les Têtes Brûlées poursuivent tout de même l’aventure. Trois disques, Ma musique à moi (1990), Bikutsi rock (1992), Be happy (1995) sont enregistrés. Au fur et à mesure que les années passent, certains de ses membres quittent le groupe, de nouveaux arrivent. Un album, Bikutsi Fever, qui rassemble les meilleurs titres des « Burnt Heads » sort en 2000 sous le label Africa Fête de Mamadou Konté. Un long silence le suit. Le single Repentance, enregistré à New York par Francis Mbappe, marque en 2009 la naissance d’une nouvelle version du groupe. Jean-Marie Ahanda, dernier rescapé des membres fondateurs des premières Têtes brûlées, et le guitariste Jacques Atini, dit Tino, en sont les piliers.




