Yaoundé a des années durant, dansé au rythme de la guitare et de la voix de Messi Martin.
Né le 22 septembre 1946, Messi Martin est considéré comme le père du bikutsi moderne. En effet, dans les années 60, alors que cette musique jouée à l’aide des balafons est quelque peu en perte de vitesse, le guitariste a l’idée de reproduire le son du balafon à l’aide de la guitare électrique. Progressivement, il arrivera au sommet, deviendra un «titan». Le groupe qu’il crée dans la province du Nord ne s’appellera-t-il pas «Les Titans de Garoua» ? L’image de ce musicien exceptionnel restera toutefois gravée dans l’esprit de ceux qui l’ont connu.
Nouvelles Recettes
C’est en 1986 que le public découvre les Têtes Brûlées sur les écrans de la toute nouvelle télévision nationale du Cameroun. Visages peints, coiffures étranges, habits déchirés et colorés : les cinq membres du groupe formé autour du trompettiste Jean-Marie Ahanda apportent un air de révolution déjantée dans le monde musical camerounais, alors dominé par le makossa.
Grâce au talent exceptionnel de leur jeune guitariste Théodore Epeme dit Zanzibar, les Têtes Brûlées dépoussièrent le bikutsi, une musique traditionnelle du Sud forestier. Le succès est immédiat au Cameroun, comme en Europe. Il est tel que la première tournée des Têtes Brûlées en France fait l’objet d’un film réalisé par Claire Denis, Man no run (1989), après la sortie d’un premier album Essinga. Mais tout change avec la disparition brutale de Zanzibar. Le public camerounais impute son décès à ses camarades et se détourne du groupe, raconte aujourd’hui Ahanda. “Les gens se sont soudain mis à détester ce qu’ils aimaient”, dit-il.
Cahin-caha, les Têtes Brûlées poursuivent tout de même l’aventure. Trois disques, Ma musique à moi (1990), Bikutsi rock (1992), Be happy (1995) sont enregistrés. Au fur et à mesure que les années passent, certains de ses membres quittent le groupe, de nouveaux arrivent. Un album, Bikutsi Fever, qui rassemble les meilleurs titres des “Burnt Heads” sort en 2000 sous le label Africa Fête de Mamadou Konté. Un long silence le suit. Le single Repentance, enregistré à New York par Francis Mbappe, marque en 2009 la naissance d’une nouvelle version du groupe. Jean-Marie Ahanda, dernier rescapé des membres fondateurs des premières Têtes brûlées, et le guitariste Jacques Atini, dit Tino, en sont les piliers.
Lady Ponce
Date de naissance : 09/05/1959 (format : jour/mois/année)
Son parcours :
Georges Seba, né le 9 Mai 1959 est un chanteur Camerounais.
Georges Seba est un métis d’origine camerounaise né le 9 mai 1959 à Enongal. Après avoir obtenu un diplôme universitaire, il opte pour sa passion : la musique. Il chante depuis son enfance et c’est au fur et à mesure qu’il compose les notes de son univers artistique.
Il propose une musique colorée, variée, épicée où se marient à la fois sonorités modernes et traditionnelles, africaines et européennes, voire mondiales.
Son métissage lui permet d’apprécier et de restituer le meilleur des cultures qu’il lui a été donné de côtoyer. Ce qui est frappant lorsque l’on écoute l’un de ses titres, c’est son engagement.On retrouve dans sa musique une grande générosité.
Au delà de sa passion, il veut faire découvrir le monde, voyager au sein de l’Afrique et nous transporter dans le temps. De part ses mélodies et sa voix, il transmet sa joie de vivre et son sens du partage. Son univers musical est unique car il se l’est forgé lui-même. C’est en véritable autodidacte qu’il a appris à restituer les sons qui l’entourait puis ceux qui l’animait pour devenir un grand professionnel.
Il a 7 albums de 1979 à 1994, dont certains se sont vendus à plus de 100.000 exemplaires, Il a été sociétaire du groupe de Nicole Croisille pour le spectacle « Juste pour Voix ». Il a Collaboré avec des artistes tels Deedee Bridgewater, Alpha Blondy, Céline Dion, Kassav, Sixun, Yannick Noah,… Il est chef de chœur de chorales gospel au travers la France et d’Europe. Il a dirigé les Chérubins pendant 20 ans et se consacre désormais à son nouveau groupe le Choeur Gospel de Paris, dont les apparitions télévisuelles ont été appréciées dans des émissions telles que Taratata, Sacré soirée, Tapis Rouge, Vivement Dimanche, la Star Académie, ou encore plus récement le Symphonic Show.
Il faut également souligner leur participation aux événements que sont « Sol en Si » à l’Olympia, le Téléthon ou les Enfoirés au Grand Rex. Il œuvre depuis des années pour soutenir le pays de son enfance : le Cameroun et plus généralement l’Afrique. Il organise depuis des années des collectes de vêtements et depuis Septembre 2005 s’est mise en place l’association AMVAM, du nom de son village.
C’est une chorale Gospel dont le but est de rassembler des fonds pour participer à son développement en envoyant du matériel scolaire, agraire,…
Source
Nfie Yop, “lumière du firmament”, illumine encore les mélomanes des années héroïques de la chanson camerounaise. Esso Essomba parle de la vie, de l’amour mais aussi, de la détresse et de la vanité.
Avec Mun’a Iyo, visiblement influencé par son mentor de l’époque, Ekambi Brillant, qui a arrangé, dirigé et réalisé les albums à succès, le fils du pays Beti chante en duala et exécute un makossa aseptisé de ce que l’on rencontre aujourd’hui. A part cela, Esso Essomba est essentiellement bikutsi dans toutes ses formes, avec une voie juste qui fait regretter le ces années 80 de gloire de la musique camerounaise. Nye Ane A Mbe évoque (limite au bas de la porte) ne s’éloigne pas de Bideng Bideng, qui évoque le vagabondage ou encore Benga Dzo qui veut s’attaquer aux ragots. Il y a aussi, dans cet album, en position 8, Evouvoue, la paix ou encore en 7, Obog Oyili, le temps de l’entente.
Le 9 février prochain, Esso Essomba jouera en life, ces titres qui charment encore les mélomanes camerounais, malgré l’environnement pollué par les musiques dites urbaines, souvent venues des deux Congo ou de Côte- d’Ivoire. Le retour d’Esso Essomba par cette compilation nous permet aussi de revisiter avec nostalgie, ce patrimoine musical national. Les textes d’Esso Essomba s’alignent sur les concepts poétiques de Donny Elwood, Ottou Marcellin, Claude Ndam, dans leur caractère intellectuel, élitiste et non moins moralisateurs et subversif.
Ces musiques originellement arrangées, dirigées et réalisées par Ekambi Brillant pour le compte de Jengu production, avec des musiciens comme Jacob Desvarieux, Ebeny Donald Wesley, Ambassa Moustik, Jean-Claude Naimro, Douglas Mbida, pour ne citer que les plus connus au Cameroun ont été remastérisées au studio After Hours de Bochum en Allemagne et produites par Yves François Messi pour le groupe Impérial. Cette remise sur le marché veut s’attacher au passé, à ce temps qui a illuminé, par le Nfie Yop, l’un des titres les plus connus de l’ancien Président du conseil d’administration de la Socinada, l’univers musical camerounais par ces wp-content/uploads des balafong (premier album, Bindeng Bindeng ) et du tableau de Jean-Marie Ahanda, référence de la peinture au Cameroun, illustrant Nyé Ane A Mbe. En attendant la nouvelle création de Esso Essomba, on revisite avec bonheur ces chanson qui datent d’il y a une vingtaine d’année. L’artiste est immortel, son œuvre aussi.
La Maman de la musique camerounaise
A l’âge où la plupart des femmes se glissent dans un repos bien mérité en regardant grandir leurs petits-enfants, Anne-Marie Nzié groove et chaloupe avec un enthousiasme communicatif. Sa voix coule et rebondit de rumba en bikutsi, qu’elle chante aussi bien en douala qu’en éwondo ou en ngumba saupoudrés d’un peu de français ou d’anglais.
Longtemps, Anne Marie Nzié a été une célébrité dans son pays (on la surnomme la “Maman” de la musique camerounaise) puis elle est peu à peu tombée en désuétude avant d’atteindre une sorte d’oubli. Mais en 1996 un animateur de radio, René Ayina, réussit à lui faire donner une série de concerts. Là, contre toute attente des médias, un public enthousiaste la retrouve. Du coup, l’année suivante le Centre Culturel Français de Yaoundé fête dignement ses 40 ans de carrière.
En 1998, le festival d’Angoulême la programme et dans la foulée, Anne-Marie réalise son premier disque en France. Et l’Occident découvre avec plaisir cette nature qui ne mâche pas ses mots (interrogée sur son nouveau succès dans une émission de la Télévision camerounaise, elle n’a pas hésité à fustiger les producteurs africains et le ministère de la Culture). Si elle réagit ainsi, ce n’est pas parce qu’elle n’a rien à perdre, mais parce qu’elle connaît la valeur des choses.
A douze ans, une blessure infectée la cloue sur un lit d’hôpital pendant plusieurs années.Elle en profite pour apprendre à jouer de la guitare dans le style hawaïen et fait le serment de devenir chanteuse si elle s’en sort. En 1954, elle enregistre son premier disque pour un label congolo-belge. Sa voix superbe et sa personnalité hors norme lui confèrent très rapidement la célébrité. De concerts prestigieux en passages radios elle devient une gloire nationale (participation au festival Panafricain d’Alger en 1969, au Festac de Lagos en 1977…). Pourtant, peu à peu son étoile pâlit et elle s’enfonce dans une semi-retraite. En 1984, elle connaît un éphémère regain de succès avec la sortie de son album “Liberté”. Mais il faudra attendre la 2ème moitié des années 90 pour que la reine du Bi-kutsi revienne sur le devant de la scène avec un éclat particulier puisqu’à 67 ans passés, elle s’apprête à entamer une carrière internationale. Avec dans les yeux et dans la voix l’espièglerie d’une petite fille qui joue un bon tour au temps qui passe.
Magali Bergès