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Charlotte Dipanda

par Alicepegie

charlotte-dipanda-jpgÉmotion, partage et plaisir ont rythmé les moments que l’artiste a passés à Douala avec un public camerounais.

Une véritable colle. Le staff du Centre culturel français Blaise Cendras de Douala n’a pas pu dire avec exactitude à quand remontait la dernière fois où un artiste camerounais avait fait le plein d’œuf sur deux dates dans leur salle. Charlotte Dipanda a crée un vrai séisme à Douala. L’artiste, qui donnait son premier spectacle au Cameroun jeudi 9 avril 2009 a pu, grâce à Orange Cameroun, offrir une seconde date, vendredi 10 avril 2009, au public qui venait de Yaoundé, Ngaoundéré, Mbouda, Nkongsamba et Douala.

Tout ce monde est venu voir Charlotte. Certains l’ont connu petite. Vu avec Jeannot Hens. Ecouté en cabaret. A-t-elle grandi ? Sa personnalité artistique s’est-elle départie de son mentor Jeannot Hens ? Sans parler, Charlotte Dipanda allait au long de ces spectacles donner des réponses en musique à son public. Les deux concerts étaient des moments mémorables. L’artiste était vraie, elle-même et les personnes qui l’ont vu sont reparties comblées. La rupture avec son passé musical s’est fait d’abord au niveau de la scène après la levée de rideau dans la salle de spectacle du Ccf de Douala, à 20h35mn.

Avec Jeannot Hens, Charlotte Dipanda était toujours assise, sur une scène nue avec la guitare. Jeudi 9 avril 2009 Charlotte était debout. Belle et fière. Prête à dompter. Habillée avec une robe bleu or sans bretelles, dénudant ses cuises avec une traîne à l’arrière. A sa gauche Julien Pestre, à droite Arthur Manga, les deux guitaristes.

Puis derrière, Charlotte a placé, un ami d’enfance qui comme elle a trouvé sa voie, le batteur Haoussa. L’artiste, devant son public a commencé son répertoire par “Ndutu Ndema”. Une ballade douce en Bakaka, langue maternelle. Le silence s’est fait seul, quand Charlotte a fait une montée, fermant les yeux, laissant le souffle intérieur murmurer dans le micro son émotion. Chacun l’a senti. Le plus courageux a crié un “A loba é. Voici un ange que tu as laissé sur terre”. Le regard noir que lui ont lancé certains l’ont rendu aphone. On voulait écouter. Rien qu’écouter cette voix claire, douce, qui susurre. L’artiste n’a pas seulement réussi son examen de technique vocale, elle a sorti le corrigé de la danse. Déhanchements, déplacement en diagonale avec pied droit en pivot pour le Makossa soft et même un bal-à-terre dans “Mbasan”, “Eyaya” et “Ala woné”. Les lignes de guitares basses ont apporté une densité musicale à ses chansons.

Charlotte Dipanda, au cours de sa prestation, n’a pas chanté pour elle. Mais pour le public. Attentive, elle rallongeait les refrains, se faisait accompagner par ce qu’elle-même a appelé “la grande chorale du Ccf de Douala”, tolérait les sorties de gamme et donnait le tempo du claquement des mains. Les reprises de titres faits avec Jeannot Hens, notamment Ndando, Cathy et Longuè ont été des moments de fusion parfaite, en termes d’émotion, de partage et de plaisir avec le public. Les mouchoirs blancs distribués à l’entrée du spectacle ont été brandis en mémoire de celui qui nous a fait découvrir Charlotte Dipanda et qui lui a montré la voie de son identité artistique. Certains ont mouillé leurs mouchoirs avec les larmes, mais Charlotte n’a pas arrêté. Elle a chanté jusqu’au bout. Elle s’est pliée en deux sur Ndando, le public a cru qu’elle allait se casser, sa voix a glissé sur la colline de l’émotion et elle est remontée plus forte et plus puissante.

On sent que Lokua Kanza est passé par là, Jeannot aussi, d’autres influences comme l’afrobeat de Fela également. Mais charlotte a cette force qu’elle ne laisse rien la dominer. Le travail de sa voix l’a mise au dessus des instruments. Faudrait pas que cette voix s’arrête sur une voie parce qu’il n’y pas eu d’autres voies. Une mention toute particulière à Orange Cameroun qui a permis au public de vibrer, plutôt deux fois qu’une, avec cette jeune artiste déjà si mûre et pleine d’avenir.

Extrait du document de journal Mutations du 13 avril 200.

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