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L’église presbytérienne Camerounaise

par Alicepegie

Je souhaite ici vous présenter l’église dans laquelle je suis née, ai été baptisée et ai grandit.

Il y a plus de 150 ans, la Mission Presbytérienne Américaine s’engageait à l’évangélisation des peuples du Cameroun ; En 1869, naissait une Paroisse à Batanga par Kribi (probablement la premières dans le pays). D’autres missions chrétiennes feront leur entrée au Cameroun parmi lesquelles la Mission de Bâle (allemande) dont la MPA héritera d’une partie du champ de la mission après la première guerre mondiale, suite à la défaite de l’Allemagne dont le Cameroun depuis 1884 était sous protectorat (grâce aux Accords Germano-Douala), et après entérinement des occupations franco-britannique en 1922 par la Société des Nations (S.D.N).

En 1936 voyait le jour le premier Synode de cette Mission Presbytérienne Américaine en l’occurrence MUNICAM. Puis dans son développement successivement naîtront en 1953 le Synode Bassa Cameroun et en 1954, le Synode Est Cameroun. Les velléités nationalistes connaissent alors un aboutissement dans le cadre des revendications à l’autonomie en Afrique. En 1957, le Ghana est indépendant. C’est la même année que les Camerounais décident de mettre fin à plus de 100 ans de domination américaine sur le plan religieux, le message d’évangélisation chrétienne étant universel. Le 11 décembre 1957 à Elat par Ebolowa dans le Sud-Cameroun (une des plus célèbres parmi ce qui était alors appelé les Stations de la Mission Presbytérienne Américaine). Les Camerounais concrétisaient leur rêve d’indépendance religieuse, prélude à l’indépendance politique du pays qui viendra trois années plus tard en proclamant l’indépendance de l’Eglise Presbytérienne camerounaise (EPC) après signature d’une Convention de l’autonomie, dont trois grandes selfs constituaient l’essentiel du contenu, parmi lesquels la self supporting Church, qui voulait que l’Eglise soit gérée par les nationaux, en assumant les charges financières et ne devant plus attendre des subventions d’ailleurs. L’EPC à l’instar de ses consœurs de la Presbyterian Church of Cameroon (PCC) et de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) a aujourd’hui cinquante ans.

CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR L’EPC

Deux documents régulent la vie, la doctrine et les procédures dans l’EPC, la Bible et la Constitution. Un opuscule de cette église en 2003 (Eglise Presbytérienne Camerounaise) édifie les intéressés quant à ses objectifs, son rôle et ses missions, sa philosophie. L’Eglise Presbytérienne Camerounaise a reçu de son Chef et Sauveur Jésus-Christ, la tâche de transmettre à toute créature le message du royaume de Dieu. Elle affirme, avec toutes les Eglises de la Réforme dont elle en est une, l’autorité souveraine des Saintes Ecritures, et trouve en elles la règle de la loi et de la vie. L’expression de sa foi est la Bible, rien que la Bible. Elle proclame le salut par la grâce, par le moyen de la Foi en Jésus-Christ. La prédication de la parole et l’administration des sacrements sont les signes par lesquels on la reconnaît. Elle poursuit également l’accomplissement de sa tâche par l’enseignement de la doctrine, la cure d’âme, les œuvres médicales et scolaires, les associations religieuses particulières notamment cellés pour la jeunesse, pour les femmes et pour les hommes, la bienfaisance, par l’envoi des messagers vers ceux qui ne connaissent pas encore l’Evangile. Prenant appui sur les promesses du Seigneur et sous la conduite de l’Esprit Saint, avec la ferme assurance de l’espérance de la foi, le Modérateur de la 46ème Assemblée Générale de l’EPC le Révérend Samuel Bikoï II du Consistoire d’Eseka ajoute dans la préface de cette publication « pour la reconstruction d’un monde à visage humain, pour la promotion de la paix, pour plus de solidarité et de justice, l’EPC participe à cette lutte mais elle est convaincue que c’est l’homme qu’il faut reconstruire ».

COMMENT ELLE EST ORGANISEE ET FONCTIONNE

De par son essence presbytérienne, l’EPC n’a pas choisi une forme de gouvernement présidentialiste avec un président à la tête de l’exécutif doté d’une autorité suprême et prépondérante. La vie de l’Eglise dominée par une gestion participative des Pasteurs et des Anciens d’Eglise et laïcs à tous les niveaux de l’échelle est régulée par l’instance suprême qu’est l’Assemblée Générale annuelle formée de moitié par les Pasteurs et de moitié par les Anciens. C’est l’institution suprême de l’Eglise qui arrête toutes les décisions importantes au fonctionnement et aux activités de l’EPC dans son ensemble. En début des travaux, il est élu un bureau chargé de conduire aux destinées de l’Eglise à la tête duquel est choisi un Modérateur, c’est-à-dire celui qui retient dans les bornes de la modération, celle-ci étant la qualité d’une personne ou d’une chose éloignée de tout excès, pondération, sagesse. C’est une personnalité morale qui a un mandat d’un an renouvelable en principe. A côté de lui se trouve le Secrétaire Général qui assure l’exécutif de l’Eglise, personnalité civile élue pour cinq ans et rééligible. Puis viennent les grands Conseils Permanents avec le Conseil Général sous la responsabilité directe du Modérateur dont le rôle est de financer les œuvres sociales, d’établir le budget de l’Eglise, de décider les salaires des ouvriers etc…, le Conseil d’Administration dépendant du Secrétariat Général qui est chargé d’exécuter et de faire respecter la loi, d’administrer les biens, de contrôler la Caisse des subventions, d’étudier la loi à présenter à l’Assemblée Générale. A cela il faut ajouter : une Commission Juridique Permanente rendant compte directement à l’Assemblée Générale de qui elle dépend. Puis viennent la Trésorerie Générale, l’Education Chrétienne sous le contrôle du Conseil µGénéral chargée de la jeunesse, des Ecoles de Dimanche, des cultes de Femmes, d’Adultes seuls,

de l’enseignement religieux et du programme de l’Eglise et les institutions diverses à savoir écoles, hôpitaux, librairie, Imprimerie, Littérature, Traduction, Publications et Séminaires sous la supervision du Conseil d’Administration.

A un degré plus bas il y a les Synodes (assemblées des délégués, Pasteurs et Anciens), des Consistoires Paroissiaux et Régionaux. Puis suivent les consistoires (assemblées dirigeantes de Pasteurs et de Laïcs à une échelle moindre que les Synodes), puis à la base de l’échelle se trouvent les Paroisses, territoires sur lesquels s’étend la juridiction spirituelle d’un Pasteur Modérateur (qui peut avoir un Co-Modérateur) et des Anciens d’Eglise.

Le principe qui prédomine dans le fonctionnement de l’Eglise est celui de la liberté de conscience duquel découle l’éclatement ou le fractionnement des Paroisses, Consistoires et Synodes.

UNE IMPLANTATION ET UNE ASSISE VERITABLEMENT NATIONALES

Si elle n’est pas la première parmi les Eglises Réformées du Cameroun, l’EPC n’en est pas loin. Les estimations des chiffres en 2002 parlent d’un nombre de fidèles communiants de 1 096 000 pour une population de 14 814 293 habitants avec 9 585 Diacres, 8 055 Anciens d’Eglises, 506 Pasteurs pour 610 Paroisses, 25 Consistoires et 06 Synodes (Municam, Bassa-Cameroun, Centre, Est-Cameroun, Metet, Sud) à caractère presque régional.

L’Eglise est implantée sur l’ensemble du territoire du Cameroun et les mêmes estimations indiquent une répartition en termes de pourcentage de la population par province de 38 % sur 519 928 habitants pour le Sud, 35 % sur 2 431 428 habitants dans le Centre, 33 % sur 2 140 840 habitants pour le Littoral, 30 % sur 734 016 habitants pour l’Est pour les plus grandes zones d’implantation, alors que seulement on retrouve 1 % sur 703 432 habitants dans l’Adamaoua, 0,2 % chacune dans l’Ouest et le Nord-Ouest pour des populations respectives de 1 616 847 et 1 621 442 habitants et enfin 0,1 % dans chacune des Provinces de l’Extrême6nord, le Nord et le Sud-Ouest pour des populations de 2 645 516 habitants pour la première, 1 192 776 habitants pour la seconde et 1 208 068 habitants pour la dernière. C’est dire que les trois Provinces du Sud du Centre et du Littoral où l’EPC est fortement représentée et fait partie des confessions religieuses prédominantes comprennent chacune plus de 250 000 fidèles, alors que l’Est compte entre 100 000 à 200 000 fidèles, l’Adamaoua de 5 000 à 10 000 fidèles, les autres ayant moins de 5 000 fidèles.

UN MESSAGE UNIVERSEL PORTE A L’INTERNATIONAL

Le message universel de Christ dans la doctrine et la philosophie de l’EPC sus-évoquées ne se limite pas à être prêché sur le territoire national. Aussi l’Eglise a-t-elle installé un Conseil de Mission Presbytérienne Camerounaise en France et des Paroisses au Gabon. D’autre part elle collabore avec d’autres Eglises nationales dans le cadre d’un partenariat à l’instar de la Presbyterian Church of United States of America, la Mission de Paris en France, la Mission Allemande de Bâle et même l’Eglise Protestante DAGER du Gabon, l’Eglise Evangélique du Gabon.

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2 commentaires

ABONG BWEMBA THERESE 16/03/2016 - 07:04

J’aime et je partage.

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Alicepegie 17/03/2016 - 21:24

🙂

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